Fort de son littoral très prisé et de ses territoires à forte saisonnalité, PACA (Provence-Alpes-Côte-d’Azur) compte parmi les destinations les plus populaires en France métropolitaine. Quel poids représente concrètement le secteur touristique dans celle que l’on appelle désormais la région SUD ? Nous allons le découvrir dans les prochaines lignes.
Région Sud, un nouveau nom pour une même région
Depuis début 2018, la région Paca a été renommée région Sud. Ce changement d’appellation a eu lieu sous l’impulsion du président de la région Bruno Muselier, qui souhaitait octroyer à l’acronyme un facteur de dynamisme territorial, tout en lui procurant un rayonnement international.
La réforme territoriale n’a pas impacté le périmètre de feu PACA, cette dernière regroupe toujours les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes, les Alpes-Maritimes, le Var et les Bouches-du-Rhône où résident un plus de 5 millions d’habitants.
Sur le podium des destinations les plus populaires
Selon le Comité Régional de Tourisme (CRT), la région SUD Provence-Alpes-Côte-d’Azur génère 19,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur le territoire, ce qui représente 13 % du PIB régional. Seule l’île de Beauté devance son homologue sudiste, en effet le tourisme est à l’origine de près d’un tiers des richesses créées à l’échelle de la Corse. La région SUD n’a pas à rougir, elle tire largement profit de ses atouts puisque le secteur touristique ne représente que 7,4% du PIB à l’échelle nationale. De plus, 11% des nuitées du tourisme français sont à mettre au crédit des 6 départements sudistes indique l’INSEE en 2017. Ils talonnent les départements d’Auvergne-Rhône Alpes mais ne peuvent pas lutter avec l’attractivité de la région parisienne, qui représente près d’un tiers des nuitées françaises.
Un tourisme d’affaires florissant
Quid de la place occupée par le tourisme d’affaires ? Un séjour sur cinq est concerné par ce type de voyage dans la région SUD, ce qui est loin d’être négligeable. Plus marquant encore, le tourisme d’affaires représente la moitié des nuitées hôtelières des Bouches-du-Rhône. Il faut dire que le territoire peut s’appuyer sur des installations de grande qualité, à savoir 25 centres de congrès et lieux de séminaires de 150 à 2 500 places, ce qui explique en partie pourquoi PACA accueille plus de 30 salons professionnels de notoriété internationale. Ce n’est pas surprenant de voir les acteurs politiques miser sur le tourisme d’affaires, sachant qu’un visiteur d’affaires dépense en moyenne 174 euros par jour contre 64 euros pour un touriste de loisirs.
Les dépenses touristiques et l’impact différencié sur le marché de l’emploi
Deux tiers du budget affectés à l’hébergement et la restauration
En 2014, les touristes ont dépensé la bagatelle de 16,2 milliards d’euros lors de leur séjour. Environ deux tiers d’entre elles sont consacrées à l’hébergement et la restauration, les deux postes représentant respectivement 36 et 29% du budget des visiteurs.
En 2018, les professionnels du secteur ont observé une légère augmentation de la fréquentation touristique avec un total de 23 millions de nuitées hôtelières. Cette tendance s’est confirmée lors du premier semestre 2019 avec près de 300 000 nuitées supplémentaires par rapport au premier semestre 2018. Ce qu’il faut également retenir, c’est que la capacité d’hébergement totale s’élève à plus de 3,1 millions de lits.
Dans la région SUD, on dépense par ailleurs plus en restaurant que dans le reste de la province (14 % contre 11 % en province). Si entre 2005 et 2014, les dépenses dans ce domaine ont progressé de 5,8% dans l’Hexagone (hors PACA), elles ont bondi de 10% sur une décennie dans la région SUD, signe de la vitalité de ce secteur d’activité.
L’importance de la saisonnalité en Provence-Alpes-Côte-d’Azur
On répertorie 25 000 établissements dans des secteurs liés au tourisme pour 143 000 emplois non délocalisables. L’emploi touristique varie fortement selon la saison. Il est multiplié par 1,9 entre son minimum de janvier et son maximum atteint en juillet. Cette saisonnalité est bien plus marquée qu’en France métropolitaine (× 1,6).
En 2014, la fréquentation touristique a directement généré 118 000 emplois sur l’année en PACA.
Selon le Zap tourisme 2018-2019, l’emploi salarié touristique représente 9,3 % des emplois salariés de la région. Les effectifs sont loin d’être répartis uniformément entre les 6 départements. A titre d’exemple, cette proportion s’élève à 3,5 % dans les Bouches-du-Rhône tandis qu’elle culmine à 15,1 % dans les Hautes-Alpes. Dans son chef-lieu Briançon, un emploi sur trois est lié au tourisme. Dans ce département, on reçoit des visiteurs en abondance durant l’été et lors de la saison hivernale. Si le var compte aussi sur l’afflux de vacanciers souhaitant profiter de l’ensoleillement estivale, il mise principalement sur les campings mais peine à attirer du monde le restant de l’année. Le CRT aspire d’ailleurs à lisser la fréquentation touristique dans l’ensemble de la région du 1er janvier au 31 décembre.
Les visiteurs étrangers contribuent deux fois plus à l’économie
Environ 30 millions de visiteurs découvrent chaque année la région SUD Provence-Alpes-Côte-d’Azur dont 23 millions pour la seule Provence.
La part du nombre de visiteurs Français a chuté dans le total du nombre de touristes (71,6% en 2012 contre 60,4% en 2017), au profit des Américains et des Européens. Ce qui n’est sans doute pas pour déplaire aux commerçants, puisqu’un touriste international contribue deux fois plus qu’un visiteur français à notre économie.
En 2017 et en 2018, le nombre de nuitées internationales a successivement progressé de 6,3 et 2,4%.
Les britanniques sont les plus nombreux des étrangers, devant les étasuniens et les allemands. Parmi les nationalités les plus généreuses, on distingue les chinois et les touristes en provenance des Etats-Unis, qui ont la particularité de dépenser davantage que les autres touristes internationaux d’après le directeur du CRT.
Marseille est en tête des destinations avec plus de 1,9 millions de nuitées en 2018 selon l’INSEE. Figurent ensuite sur le podium les métropoles de Nice et Toulon, qui totalisent respectivement 1,4 millions et 800 000 et nuitées.